L’ouverture aux nouvelles expériences : elle inclut des sous-traits de personnalité comme la curiosité, la créativité et le désir de s’améliorer jour après jour. Elle offre à l’acteur les gages de survie dans un univers où la technologie est très évolutive. De nouveaux langages sortent pour répondre à des besoins bien spécifiques, d’autres pour enrichir leurs bibliothèques. La technologie de la filière programmation informatique n’est donc pas statique. La résultante est très simple : ce qui semble être à la pointe de la technologie aujourd’hui en matière de logiciel ou de matériel peut s’avérer obsolète dans les années voire les mois à venir. Bien sûr, il y a des langages de programmation qui résistent à l’influence du temps, mais ce sont là des exceptions, pas des règles.
La ténacité : c’est de façon ramassée l’avis de Peter Norvig – directeur de recherche en intelligence artificielle chez Google – sur la question de savoir quel est le trait de personnalité essentiel pour être un acteur de la filière de la programmation informatique. Y faire référence est une autre manière de toucher à la tolérance à la frustration nécessaire pour faire face au mur de l’adversité qui se dresse au moment d’intégrer des éléments d’un nouveau langage de programmation ou lors de recherche de bogues au sein de bases de code importantes.
Faire montre de réel intérêt et de passion : c’est un facteur à aligner avec la réalité de chaque pays, mais dans bon nombre le développement informatique fait partie des métiers qui paient le mieux ses intervenants. Les tiers en quête d’emploi ont donc tendance à s’intéresser à la filière dans le seul but de se faire de l’argent. C’est un besoin légitime, mais que l’on a de fortes chances de combler si l’on intègre l’ingrédient qui permet de rester assis des nuits entières à rechercher la solution à un problème ou a mettre au point de nouvelles créations, ce, pendant que d’autres prennent du repos. Après tout, l’un des éléments clés de la réussite de façon indépendante du domaine dans lequel on œuvre est de faire montre d’intérêt et surtout d’aimer ce qu’on fait.
Laisser de côté son ego : l’un des pièges dans la filière de la programmation informatique est de s’identifier à la technologie que l’on maîtrise et ainsi de risquer de passer à côté de tous les changements qui ont cours dans le domaine. Cela peut fonctionner pendant une décennie, mais l’heure de l’obsolescence des connaissances finit toujours par arriver et à mettre le travailleur de la filière dans la position du « vieux rouillé. » Garder une posture constante d’apprenti s’avère être un must. Faire référence à cet aspect c’est aussi appeler à l’humilité nécessaire pour admettre qu’on a tort lors d’une évaluation par des pairs ou pour une remise en question constante de son propre code source.
Que se passe-t-il dans la tête des programmeurs lorsqu'ils sont lancés dans leur exercice de mise sur pied de logiciels ? En s’appuyant sur des techniques d’imagerie issues des neurosciences, il est possible de déterminer quelles zones du cerveau sont en fonctionnement pour des activités données. C’est l’approche qu’a adoptée une équipe de chercheurs allemands pour savoir lesquelles le sont lors de la lecture et de la compréhension de programmes informatiques. Résultat : les régions cérébrales les plus actives au moment de la réalisation de ces activités sont celles qui sont également pertinentes dans le traitement du langage naturel.
En 1980 déjà, les travaux du célèbre informaticien néerlandais Edsger Dijkstra l’avaient mis en avant : la compréhension du langage naturel joue un rôle central dans la programmation informatique. En d’autres termes, la filière (programmation informatique) fait plus appel à des qualités linguistiques qu’à d’autres, d’après ce qui ressort de publications de recherche qui s'enchaînent.
« À notre surprise, nous n'avons observé aucune activité dans le sens du raisonnement mathématique ou logique, ce qui serait conforme à la perspective selon laquelle la programmation est un processus formel, logique et mathématique. Le résultat le plus frappant est une activation de certaines zones de l’hémisphère gauche du cerveau lors des activités de compréhension de programmes », indiquent les chercheurs allemands.
Doué en langues donc doué en programmation informatique est la conclusion sur laquelle s'accordent plusieurs récentes publications de recherche. Certaines sur cet axe viennent même rompre de façon totale avec l'idée selon laquelle un acteur de la filière programmation informatique doit forcément être bon en maths ou avoir un esprit logique très aiguisé.
Et vous ?
Quel est de votre point de vue le trait de personnalité essentiel pour savoir qu’on peut être un acteur de la filière programmation informatique avant même d’avoir entamé un programme d’études y relatif ?
Quels sont les traits de personnalité qui manquent selon vous à l’appel de cette liste ?
Quels sont ceux qui vous ont été les plus utiles au cours de votre carrière ? Partagez votre expérience
Grosso modo, quelles sont les qualités essentielles pour être un développeur informatique ?
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