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Seul 1 programmeur sur 5 déclare être satisfait de son emploi actuel : Quelles en sont les raisons ?
Le burnout revient parmi les motifs qui provoquent des reconversions pour des domaines comme l'agriculture

Le , par Patrick Ruiz

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Seul 1 programmeur sur 5 affirme sans détour être satisfait de son emploi actuel. C’est ce qui ressort de l’édition 2024 du Stack Overflow Developer Survey et de l’analyse de plus de 30 000 réponses de participants mondiaux sur la question particulière de la satisfaction en lien avec leur emploi. L’épuisement professionnel revient parmi les motifs qui provoquent des reconversions des intervenants de la filière pour des domaines comme l’agriculture.

Dans le domaine des technologies de l’information, la pression est quasi permanente lorsqu’il s’agit d’achever les projets dans des délais serrés, de respecter le cahier des charges du client, d’intégrer de nouvelles exigences non définies au départ, ce, tout en respectant les contraintes d’avant-projet. Ainsi, du fait de ces différentes pressions, de nombreux travailleurs de la filière perdent au fil des années le goût pour le travail dans le domaine du développement de logiciels, car ils n’arrivent plus à s’adapter aux variations et objectifs de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. S’ensuivent alors le manque de confiance en soi et le sentiment d’échec qui constituent des marqueurs du syndrome d’épuisement professionnel et qui finissent par conduire certains hors de la filière.


« Lorsque vous passez du temps devant un ordinateur à travailler sur des projets avec des clients au sein d’une équipe, vous subissez beaucoup de stress. Vous avez des délais à respecter, vous avez des problèmes que vous ne pouvez pas résoudre à l’immédiat. Pendant un an et demi, j'ai travaillé beaucoup trop et j'ai eu trop peu de temps pour moi. En outre, en tant qu'indépendant, vous n'avez jamais un seul projet à la fois, vous en avez deux ou trois en parallèle. Je n'ai jamais appris à faire des pauses. J'allais au lit en pensant aux projets du lendemain, en pensant à ce que nous pourrions améliorer. Et le stress résultant de toute cette charge de travail a fini par influer sur ma santé mentale », rapporte un développeur web qui a décidé de se lancer à temps partiel dans l’agriculture pour échapper au burnout dû à l’exercice en tant que développeur web.


Après plus de 20 ans dans une carrière dans la Tech, il s'est reconverti dans le commerce au détail

Philip Su a commencé sa carrière en refusant un programme de doctorat de Stanford pour travailler chez Microsoft. Il y a passé 12 ans à travailler en tant que développeur et manager, puis a rejoint un Facebook pré-IPO en tant que directeur et responsable du site de Londres pendant huit ans, relevant directement du CTO de Facebook.

Il a été entrepreneur en résidence avec la société Madrona de Seattle VC, a enseigné un cours populaire à la division informatique de l'Université de Washington et a été fondateur et PDG d'un logiciel de santé mondial à but non lucratif financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.

Mais après une carrière remarquable de 23 ans dans la technologie, Philip a rencontré des problèmes. Le stress de servir en tant que fondateur d'une institution à but non lucratif et la responsabilité d'employer des dizaines de personnes ont conduit à son épuisement professionnel. Il a essayé de prendre un congé et a passé 8 mois sans travailler, puis il a sombré dans la dépression.

Pour s'en sortir, il a pris un nouveau boulot, mais pas celui auquel on s'attend. Après une vie d'emplois technologiques "pépères", Philip est allé travailler dans un entrepôt Amazon en tant qu'associé à Ship Dock, se tenant debout et triant des conteneurs pendant 11 heures par jour pendant les six semaines les plus chargées de l'année, connues sous le nom de "Peak ”. L'expérience a été éprouvante physiquement, on lui a diagnostiqué une tendinite après avoir déplacé des centaines de cartons par jour, mais cela l'a sorti de sa dépression et l'a aidé à prendre du recul. Il a produit un podcast sur son expérience intitulé Peak Salvation.

73 % des développeurs ont été victimes d'épuisement professionnel, d'après le dernier rapport sur l'état de l'Écosystème des Développeurs en 2023

Le dernier rapport sur l’état de l’Ecosystème des Développeurs en 2023 est disponible depuis la fin du mois de novembre 2023. Il en ressort que 73 % des 26 000 répondants ont été victimes de burnout. Le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout en anglais se manifeste par une fatigue profonde, un désinvestissement de l'activité professionnelle et un sentiment d'échec et d'incompétence au travail. Il résulte en général de ce que le travailleur n’arrive plus à gérer les différentes pressions sur le lieu de service et à faire face aux exigences de son employeur. Il convient donc de se poser la question de savoir comment l’éviter au moment où l’on s’apprête à attaquer une nouvelle année de travail. La publication des résultats de cette enquête fait suite à la disponibilité des données d’une enquête du Bureau Of Labor Statistics selon laquelle les emplois à col blanc sont plus stressants que ceux à col bleu. En d’autres termes, un agriculteur est susceptible d’être moins stressé au travail qu’un développeur de logiciels.


Source : Stack Overflow

Et vous ?

Avez-vous des collègues qui se sont reconvertis dans un métier dit à col bleu ? Quelles raisons ont-ils mis en avant pour justifier leur départ de la filière du développement de logiciels ?
Avez-vous déjà été tenté par l’envie de vous reconvertir vers un autre domaine en raison du burnout dû à votre charge de travail comme développeur de logiciels ?
Partagez-vous les avis selon lesquels les métiers à col blanc sont plus stressants que ceux dits à col bleu ?
Comment pouvez-vous expliquer une telle présence du burnout dans les milieux technologiques ?

Voir aussi :

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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 01/08/2024 à 1:26
Le monde du développement, et le développement web en particulier (puisque cet exemple est cité dans l'article), est très fortement tertiarisé et externalisé. De fait, la pression est tirée vers le haut tandis que les salaires sont tirés vers le bas.

Reste que sortir des postes aux tâches subalternes sans grande valeur ajoutée s'avère difficile pour ceux dont le métier n'est pas une réelle vocation (à défaut d'être une passion). Et c'est le cas de beaucoup de monde pour diverses raisons.
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 01/08/2024 à 11:24
Les raisons se résument simplement:

Sea! Sex and sun!!!
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Avatar de air-dex
Membre expert https://www.developpez.com
Le 05/08/2024 à 2:45
Les métiers à cols bleus sont très souvent les métiers en bas de l'échelle. Donc des métiers avec peu ou pas de responsabilités et avec une (relative) sécurité de l'emploi. Donc pas des métiers favorables au stress. Ce sont aussi des métiers physiques, avec lesquels il est plus facile de faire une coupure une fois la journée de travail terminée. Le travail se tient éloigné de toi quand tu n'es plus à l'usine ou au magasin.

Les métiers à cols blancs sont des métiers à responsabilités, avec la pression liée aux responsabilités, avec ton sort lié à tes choix, avec une sécurité de l'emploi plus faible. Les métiers à cols blancs sont aussi des métiers plus intellectuels. Il est plus difficile de faire la part des choses tant une idée en lien avec le travail peut toujours trotter dans ta tête en dehors des heures de travail volontairement ou pas. C'est donc plus difficile de couper avec le travail.

Ce sont aussi des métiers où l'esprit est davantage sollicité que dans des métiers à cols bleus plus physiques, donc générant plus de fatigue mentale, et in fine du stress. Ce n'est pas parce que le col blanc reste le c*l vissé sur une chaise 7 heures par jour qu'il en est moins fatigué à la fin de la journée, contrairement au col bleu pour qui "assis sur une chaise = en train de ne rien faire, point barre !".
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