Pour revenir aux résultats de l’étude initialement réalisée (2017), C affiche les valeurs les plus faibles par rapport à celles des 26 autres langages considérés en ce qui concerne le temps d’exécution (2019.26 ms) et la consommation d’énergie (57.86 J) dans l’exécution des solutions relatives aux dix problèmes retenus dans l’initiative CLBG. En revanche, c’est Pascal qui affiche la consommation de mémoire la moins élevée (65.96 Mb). La normalisation des valeurs de ces trois variables (en divisant les valeurs associées à chaque langage par ces valeurs minimales) a permis de dresser le tableau ci-après, les valeurs étant rangées de manière croissante :
Tableau des valeurs normalisées de l’énergie consommée, du temps d’exécution, et de la mémoire occupée pour chaque langage
L’on constate que C figure tout de même en troisième place en matière de consommation de mémoire, derrière Pascal et Go. Sur ce point, la différence entre C et Pascal est de l’ordre de 11.21 Mb, c’est-à-dire que le premier est 1.17 fois plus consommateur de mémoire que le second.
La mise à jour 2020 (voir tableau suivant), quant à elle, considère uniquement dix langages fonctionnels, dont le nouveau venu : Julia, un langage de programmation de haut niveau créé en 2009 et publié au grand public en 2012. Dorénavant, Julia aurait gagné un certain succès auprès de la communauté scientifique en 2018, justifiant alors son intégration dans l’échantillon du benchmark. En fait, Julia vient se placer juste derrière Rust.
Tableau des valeurs normalisées pour les langages fonctionnels
Il faut tout de même dire que les rangs présentés dans ce tableau de la mise à jour 2020 n’ont pas beaucoup changé par rapport à ceux de l’étude de 2017. Ainsi, Rust tient toujours la première place du classement dans cette catégorie de langages (fonctionnels). L’on remarque tout simplement la remontée de Lisp en termes de performance énergétique et la descente de Haskell en ce qui concerne la rapidité d’exécution.
Certes, dans l’étude de 2017, Rust suit de près le langage C avec des différences de l’ordre de 80.77 ms en temps d’exécution et de 1.74 J en énergie consommée (ce qui peut être considéré comme faible comparé aux valeurs associées aux autres langages de programmation en bas de classement). L’on constate ensuite que la nouvelle version de Rust consomme moins d’énergie et s’exécute plus rapidement par rapport à celle qui est prise en compte dans l’étude de 2017.
Toutefois, les différences ne sont pas encore suffisantes pour dépasser C dans le classement, car le ratio entre l’énergie consommée et le temps d’exécution (l’équivalent de la puissance exprimée en kW) pour Rust reste inchangé (0.039). De plus, ce dernier devient plus vorace dans la consommation de mémoire. En tout cas, la performance de la nouvelle version de Rust ne dépasse pas encore celle de C en valeur absolue (pour les trois variables étudiées).
En somme, le langage C reste indétrônable, et l’on se demande jusqu’à quand il préservera cette position. Il convient toutefois de noter que cela ne permet pas de conclure qu’il y a une relation fonctionnelle entre les trois variables de l’étude (énergie consommée, temps d’exécution, mémoire consommée).
Sources : Software Language Engineering (SLE), GitHub (Energy Languages)
Et vous ?
Quelle signification ont ces chiffres pour vous ?
Quelle place accordez-vous à C dans vos pratiques ?
Voir aussi :
Programmation : une étude révèle les langages les plus voraces en énergie : Perl, Python et Ruby en tête, C, Rust et C++, les langages les plus verts
Le langage de programmation Julia gagne de plus en plus en popularité au sein de la communauté scientifique depuis janvier 2018
Pourquoi le langage C++ demeure incontournable 35 ans après sa sortie ?
C redevient le langage le plus utilisé devant Java et C++ ?
Quel avenir pour le langage C ? Un développeur expérimenté fait ses adieux au langage et livre ses inquiétudes quant à son avenir